Angoisse de séparation et peur de l'abandon chez le bébé
Il y a des chances pour qu’à partir d’un certain âge, votre enfant commence à se montrer un peu plus possessif avec vous, un peu plus timide en présence d’autres personnes ou qu’il se mette à pleurer si vous le laissez seul. Il s’agit d’une phase parfaitement normale du développement de votre bébé que l’on appelle l’angoisse de la séparation ou la peur de l’abandon. Dans la suite de cet article, nous vous expliquerons ce qui peut provoquer la peur de l’abandon chez un bébé, vers quel âge celle-ci se manifeste habituellement et que faire pour calmer et rassurer votre enfant pendant cette période de développement.
L’angoisse de la séparation, c’est quoi ?
La quasi-totalité des enfants souffrent à un moment ou un autre d’angoisses de la séparation. Il s’agit d’une étape parfaitement normale du développement émotionnel de votre petit, qui se terminera vraisemblablement autour de l’âge de 2 ans.
Les signes d’une peur de l’abandon chez le bébé
Votre bébé peut exprimer sa peur de l’abandon des manières suivantes :
Il peut se crisper en présence d’inconnus ou devenir plus timide avec les gens qu’il voit pourtant souvent comme des amis de la famille, des proches ou sa nounou ou baby-sitter.
Il peut se mettre à pleurer ou à faire un crises de colère dès que vous le confiez à quelqu’un ou que vous quittez la pièce.
Il peut se mettre à pleurer le soir lorsque vous le laissez dans son lit et continuer jusqu’à ce que vous reveniez le voir.
Il peut se réveiller en pleine nuit en pleurant parce qu’il vous cherche (les angoisses de séparation nocturnes sont expliquées plus en détail en fin d’article).
Quand apparaît la peur de l’abandon chez le bébé ?
Pour de nombreux bébés, la peur de l’abandon commence à se manifester vers l’âge de 8 mois, mais des signes avant-coureurs de ces angoisses de la séparation peuvent apparaître dès l’âge de 4 mois. Ceci est en partie dû au fait que les enfants commencent à réaliser, généralement vers 6 ou 7 mois environ, que les personnes et les objets continuent d’exister même lorsqu’ils ne les voient pas : c’est ce que l’on appelle la permanence des objets. Par exemple, si vous quittez la pièce dans laquelle est votre bébé, celui-ci comprendra que vous êtes simplement parti(e) et que vous n’avez pas subitement cessé d’exister. Par contre, comme il ne vous voit pas et qu’il n’a pas la notion du temps (cela ne vient que plus tard), il ne sait pas si et quand vous reviendrez, ce qui peut le paniquer et déclencher des pleurs ou des cris.
Combien de temps dure l’angoisse de la séparation ?
Chaque enfant grandit à son rythme, mais l’angoisse de la séparation est en général la plus forte entre l’âge de 10 et de 18 mois. La plupart du temps, la peur de l’abandon des bébés disparaît au cours du deuxième trimestre de la deuxième année. Cette période d’angoisse de la séparation peut durer plus ou moins longtemps en fonction de vos réactions à certaines situations. Par exemple, si vous accourrez dès que votre bébé se met à pleurer, il pourra comprendre que s’il pleure, vous resterez près de lui. Il est évidemment tout à fait naturel de vouloir consoler votre petit s’il ne va pas bien, mais vous devez garder en mémoire que vos réactions peuvent influencer son comportement futur.
La peur de l’abandon de votre bébé peut perdurer au cours de sa deuxième année. De brèves périodes de séparation (voir ci-dessous) peuvent se révéler bénéfiques pour les enfants d’un peu plus d’un an et l’aider à développer son indépendance. En d’autres termes, vous pouvez apprendre à votre petit à attendre votre retour au lieu de faire une crise de colère.
Il peut arriver que les angoisses de la séparation d’un enfant se prolongent jusqu’à ce que celui-ci entre à l’école primaire. C’est un phénomène assez rare, mais si la peur de l’abandon de votre bébé vous préoccupe, parlez-en à votre professionnel de santé.
Comment gérer la peur de l’abandon chez un bébé ?
Voici quelques conseils pour vous aider à gérer la peur de l’abandon de votre bébé :
Planifiez vos absences. Si vous devez vous absenter, prévoyez de le faire à un moment où votre enfant a plus de chances d’être calme, par exemple après une sieste ou un repas. Votre petit est plus sensible lorsqu’il est fatigué, affamé ou malade. Passez le plus de temps possible avec votre enfant s’il est malade.
Restez discrets. Si vous devez vous absenter, demandez par exemple à la personne qui va s’en occuper pendant votre absence de faire diversion avec un nouveau jouet, un miroir ou en l’emmenant prendre un bain. Saisissez cette occasion pour lui dire « au revoir » pour qu’il ne se sente pas abandonné et partir normalement, sans vous cacher mais en profitant du fait qu’il porte son attention sur quelque chose d’autre pour limiter les « dégâts ».
Entraînez-vous à la maison. Il vous sera beaucoup plus facile de partir si c’est votre bébé qui commence. Par exemple, s’il est en âge de ramper et qu’il part dans une autre pièce, attendez quelques instants avant de le suivre (s’il n’y a pas de danger, bien sûr). Si vous devez quitter brièvement la pièce, assurez-vous qu’il ne risque rien et dites-lui où vous allez et quand vous reviendrez. S’il se met à pleurer après votre départ, rassurez-le en parlant fort pour qu’il vous entende mais ne revenez pas tout de suite dans la pièce. Cela permettra à votre bébé de progressivement comprendre que vos absences n’ont rien de catastrophique.
Créez un rituel de départ. Essayez de ne pas simplement confier votre bébé à la nounou ou à la baby-sitter et de partir dans la foulée. Prenez le temps de jouer quelques minutes avec lui avant de partir et rassurez-le en lui disant précisément à quelle heure vous reviendrez le chercher, par exemple « je reviens après ton goûter ».
Tenez vos promesses. Assurez-vous de bien revenir à l’heure que vous lui avez dite. Cela aide votre enfant à avoir confiance en vous et à se convaincre qu’il peut tenir seul jusqu’à votre retour.
Gardez en mémoire que tout ira bien pour votre enfant. Dites-vous qu’il va finir par se calmer et se concentrer sur les personnes qui sont avec lui.
Les angoisses de la séparation nocturnes
Lorsqu’un bébé souffre d’angoisses de la séparation et qu’il pleure dans son lit après que vous l’ayez couché ou qu’il se réveille en pleine nuit et vous appelle parce qu’il ne vous voit pas, c’est souvent éprouvant pour les parents mais aussi pour votre enfant.
Rassurez-vous, cette période ne durera pas. Essayez de garder votre calme et de l’habituer à des comportements donnés et réguliers pour le rassurer. La peur de l’abandon de votre bébé finira par disparaître au fur et à mesure qu’il comprendra que vous serez toujours là le lendemain matin.
Conseils et astuces pour éviter les angoisses de la séparation nocturnes
Voici quelques conseils à essayer pour réduire les angoisses de la séparation nocturnes:
Créez un rituel du coucher. Un rituel du coucher vous permet de créer un cadre rassurant pour votre enfant. Ces habitudes et cette régularité que vous mettez en place le rassurent et lui permettent de savoir à quoi s’attendre.
Laissez la porte de sa chambre entrouverte. Le fait de continuer à vous entendre dans la pièce d’à côté peut être réconfortant pour votre bébé.
Donnez un doudou à votre enfant. Les bébés développent en général à cet âge des habitudes pour se consoler. Cela peut-être le fait de sucer son pouce, de se balancer d’avant en arrière, de caresser ou de câliner un objet, etc. Si vous ne savez pas s’il est judicieux de lui donner une peluche ou une petite couverture, demandez à votre professionnel de santé.
N’encouragez pas son comportement. Essayez de ne pas récompenser par erreur son comportement, par exemple lorsqu’il se réveille en pleine nuit et qu’il vous appelle. Vérifiez qu’il n’est pas malade ou qu’il n’a pas besoin d’être changé et parlez-lui pour le rassurer. Cependant, ne le prenez pas dans vos bras, ne l’emmenez pas dans votre lit et n’allumez pas la lumière. Avant de quitter la pièce, encouragez-le à se rendormir rapidement. S’il continue à pleurer, vous pouvez passer un peu plus de temps à le rassurer.
FAQ EN UN CLIN D’ŒIL
Les angoisses de la séparation sont une étape parfaitement normale du développement émotionnel de votre enfant. Il n’est pas possible de les faire disparaître ou de les empêcher totalement.
L’angoisse de la séparation est une étape naturelle du développement de votre bébé qui lui permettra de gagner en indépendance au fur et à mesure qu’il grandit. Les conseils présentés dans cet article ou prodigués par votre professionnel de santé vous permettront de surmonter cette période difficile.
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